Pour ceux qui n’ont pas suivi la partie 1, pas la peine d’aller plus loin ! Prenez le temps de lire la première partie ici et à tout de suite pour… la suite !
Pour les autres, résumons où nous en sommes :
Nous partons d’une photo qui, au format JPG, est inexploitable car les parties sombres sont sous-exposées, donc n’ont aucun détail et aucune dynamique.
Exposer plus n’est pas possible car sur d’autres parties, nous sommes déjà surexposés et nous n’avons aucun détail non plus. Le poisson se mord la queue.
Cette situation catastrophique est insoluble à cause de ce foutu format JPG qui ne vaut pas tripette pour ce qu’on a besoin de faire. C’est là qu’arrive pour nous sauver…
… le format BRUT, dit « RAW » dans la langue de David Bowie
Heureusement pour nous, nos appareils sont capables de prendre des photos « en RAW ». Et sauf cas particulier, il n’y a aucune raison de ne pas en profiter. Mais qu’est-ce que c’est que le RAW ?
C’est assez simple : le format RAW (extension de fichier .DNG sur nos machines) est celui d’un fichier qui contient, non pas juste l’image que l’on voit à l’écran, mais 100% des informations enregistrées par notre capteur Hasselblad.
De toutes ces informations, seules certaines sont affichées à l’écran, mais d’autres peuvent être révélées lors d’un procédé joliment appelé « dérawtisation » ou « dématriçage ».
Ainsi, nous savons enfin pourquoi il est nécessaire de passer par un logiciel comme Darktable : c’est un « dérawtiseur ». Joli nom, non ? Il fait partie de ces softs qui sont capable de « lire un RAW » et de traduire les données numériques brutes issues du capteur en une image exploitable comme du JPG ou du PNG, après traitement de la foule d’informations qu’il contient.
Comparons le résultat d’un traitement similaire à celui effectué dans la partie 1 à partir d’un JPG et d’un PNG :




Plus de détails sont révélés et un bon photographe (meilleur que moi en tout cas) serait sans doute capable d’en tirer quelque chose. L’histogramme témoigne bien de l’accroissement de la quantité d’informations, entre autre dans les hautes et basses lumières. Et si vous doutez encore, regardez la taille en Mo des fichiers .DNG pour finir de vous convaincre…
N’y a-t-il pas moyen de faire mieux encore ?
Si je pose la question, à votre avis…
Souvenez-vous du début de la partie 1 et rappelez-vous le problème de simultanément « exposer plus » et « exposer moins »… Ce n’est évidement pas possible avec un seul cliché puisque les ISO, l’ouverture et le shutter sont fixés.
Mais pourquoi ne pas prendre une photo sous-exposée, une moyennement exposée et une surexposée ? Les informations dans les hautes lumières seraient contenues dans la première, celles dans les ombres dans la dernière…
Ou à la limite pour pousser le bouchon… Une très sous-exposée, une un peu sous-exposée, une moyennement exposée, une un peu sur-exposée, et une très sur-exposée !!!! Ce ne serait pas top ? N’est-ce pas un peu trop demander ?
Non : on peut demander ça au Mavic 2 Pro. Ce procédé est le fameux bracketing et permet à l’aide de 3 ou 5 images exposées différemment d’en générer une unique qui contienne toutes les informations des 3 ou 5 autres. On obtient ainsi une image de Grande Étendue Dynamique : une High Dynamic Range ; une image HDR dans le jargon.
Passons aux Travaux Pratiques !
Réglage du Mavic et genèse de la photo HDR
- Dans le mode photo, choisissez AEB (Auto Exposure Bracketing) 3 ou 5 suivant que vous désirez 3 ou 5 expositions différentes.
- Choisissez ensuite le format RAW dans les réglages de DJI Go 4
- Prenez votre photo avec une exposition moyenne, voir légèrement sous-exposée (nous verrons dans un autre article qu’il est plus facile de récupérer des photos trop sombres que trop claires). Trois ou cinq clichés seront alors prises en rafale à des expositions différentes.
- Placez les photos dans un répertoire et ouvrez ce dernier avec Darktable, sélectionnez-les toutes avec Ctrl + A, et choisissez « Créer HDR » dans les outils. Une 4e ou une 6e photo sera créée : votre fameuse version HDR.
- Ouvrez cette dernière photo dans la chambre noir en double-cliquant dessus, et en avant ! Vous n’avez plus qu’à reprendre les techniques exposées au début. Les limites ne sont à présent plus celles intrinsèques de votre image mais vos propres limites artistiques et techniques…
Sélection du mode de photo AEB Sélection du format RAW



Fin du tuto et ouverture vers la suite…
Comme annoncé, ce post n’a aucunement la prétention de vous apprendre à exposer une photo. Ici prend-il donc fin. De bien plus savants que votre serviteur grouillent sur Internet et ce n’est que le début de l’histoire…
Pour autant, grâce à ces quelques bases et votre belle source en HDR, vous avez en main tout ce qu’il faut pour exploiter totalement votre matériel. Vous pourrez jouer avec les différents modules de Darktable, sans doute avec le « filtre dégradé » (qui est très indiqué pour ce type d’image) et d’autres joyeusetés à découvrir…
Bons vols et belles prises de vue !
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